Les croquettes sans céréales pour chien : ce que disent les vétérinaires

“Toutes les sources vétérinaires sérieuses insistent sur le fait que la nourriture doit être adaptée à chaque chien, et que les aliments sans céréales ne sont pas “meilleurs” par défaut. Les chiens qui n’ont ni allergie ni intolérance aux céréales peuvent parfaitement consommer de temps en temps du riz, du maïs, du blé, etc.”

“Les meilleurs candidats possibles aux croquettes sans céréales sont donc :
– des chiens avec une maladie avérée nécessitant un régime très particulier (sous contrôle vétérinaire, souvent avec alimentation thérapeutique) ;
 – des chiens intolérants au gluten ou qui ont une allergie confirmée à une céréale précise.”

“La première question que se posent les vétérinaires est : "ces croquettes sont-elles complètes, équilibrées, et adaptées à l’espèce et à l'âge du chien ?" Ils regardent surtout la quantité et la qualité des protéines animales, des graisses (lipides) et des nutriments essentiels. Ils vérifient aussi si les croquettes respectent les règles de l'AAFCO. ”

“Les glucides ne sont pas considérés comme “nutriment essentiel” par l’AAFCO (il n’y a pas de minimum ou maximum officiel). Mais ils restent très présents - principalement sous forme d'amidon - pour donner de la structure aux croquettes.

Une revue FEDIAF (Fédération Européenne de l'Industrie des Aliments pour Animaux Familiers) explique que l’amidon représente typiquement 40–50 % de l’énergie dans un aliment sec pour chien.”

Depuis qu'elles sont arrivées sur le marché, les croquettes sans céréales ont déclenché un vrai débat… et beaucoup d’idées reçues. Démêlons ensemble le vrai du faux 👇

Sans céréales ne veut pas dire full viande. Le chien reste un carnivore non strict : il a besoin de beaucoup de protéines, oui. Mais il digère aussi très bien le végétal.

Bref, votre chien n’est pas un loup. Et une croquette sans céréales n’est pas un steak compressé.

Vous devez le savoir : une croquette, pour avoir cette forme que vous connaissez bien, a nécessairement besoin d’amidon. C’est la colle naturelle qui permet de former la croquette lors de l’extrusion.

Du coup dans une croquette sans céréales,

→ On ne supprime pas l’amidon.
→ On change simplement sa source.

On remplace le riz, le blé ou l’orge par d’autres végétaux (pois, lentilles).

Pourquoi ?

Les légumineuses ont une valeur nutritionnelle bien plus élevée que les céréales.

C’est là que les recettes sans céréales prennent tout leur sens. Si on ne peut pas se passer de l'amidon, okay ! On choisira des produits qui en ont, mais qui seront plus bénéfiques. Et effectivement, les légumineuses sont très riches en fibres, en antioxydants et en protéines végétales entre autres.

Vous pouvez souffler : oui, cette idée reçue est… vraie. Les croquettes sans céréales sont effectivement moins impliquées dans les allergies alimentaires.

Pourquoi ?

D’après la BMC Veterinary Research, les céréales représentent environ 13 % des causes d’allergies… et arrivent derrière les grandes stars des réactions :

→ En retirant les céréales, on retire l’un des allergènes potentiels.

→ Et vu que les meilleures croquettes sans céréales n'ont pas d'ingrédients superflus, c'est plus facile d'identifier les vrais allergènes… souvent d’origine animale.

Voilà une idée reçue qui ne fait pas plaisir à entendre car elle est fausse.

Les vétérinaires s’accordent aujourd’hui sur un point essentiel : la CMD (Cardiomyopathie Dilatée) est une maladie multifactorielle.

Une étude menée sur des Labradors nourris pendant 26 semaines avec une recette complète, équilibrée et sans céréales n’a montré ni déficit en taurine, ni lien direct entre ce type de croquettes et la CMD. Autrement dit : ce ne sont pas les croquettes sans céréales, en tant que telles, qui posent problème, mais la qualité globale de la recette.

Vous pouvez lire l'étude complète ici : Translational Animal Science, txaa141

C'est la formulation globale d'une recette, la qualité et la quantité des ingrédients utilisés, qui doivent influencer votre choix. Les recettes médiocres peuvent vraiment détruire la santé de votre chien.

Gardez en tête que :

📝 Vous pouvez donc vous poser les questions suivantes :

Le secret d’une bonne croquette ne tient pas à la présence ou non de céréales, mais à l’équilibre de sa recette.

– Au moins deux des trois premiers ingrédients doivent être de la viande ou du poisson.

– Minimum 28 % de protéines animales pour un chien adulte (et davantage pour les très actifs).

– Taurine ajoutée uniquement si besoin : elle devient nécessaire quand la proportion de protéines animales est trop faible ou que la recette contient beaucoup de fibres.

💡 Chez les marques qui privilégient la viande et le poisson, la taurine naturelle est déjà suffisante.

– Traçabilité et qualité : un bon fabricant contrôle ses matières premières (mycotoxines, arsenic) et communique dessus.

Non. Aucune étude scientifique et aucun avis vétérinaire ne considèrent les légumineuses dangereuses pour le chien. Elles peuvent cependant le devenir si elles dominent dans son alimentation globale au détriment des protéines animales.

Parce qu’elles privilégient les protéines animales aux céréales, réduisent la part d’amidon, et intègrent des ingrédients plus naturels comme les légumineuses ou tubercules. Bien formulées, elles se rapprochent davantage des besoins biologiques réels du chien, tout en restant complètes et digestes.

Aucun risque démontré si la recette est bien formulée. Le problème survient seulement quand il y a déséquilibre nutritionnel (trop de légumineuses, pas assez de protéines animales ou de taurine).

Oui, sauf indication contraire du vétérinaire. Les chiens en bonne santé les digèrent bien, à condition que la recette soit adaptée à leur âge, leur gabarit et leur activité.

Dans le cadre d'un régime d'éviction, en cas d’allergie confirmée, d’intolérance digestive ou de maladie nécessitant un régime spécifique prescrit par le vétérinaire. Sinon, leur présence n’est pas un problème.

Vérifiez que les protéines animales dominent la composition et que les légumineuses restent secondaires.

Ni l’un ni l’autre systématiquement. Ce qui compte, c’est la qualité de la formulation, la digestibilité et la tolérance individuelle de votre chien.